Adieu ma Louloute

Ci-dessus: jour de fête en famille, pas éloigné de Noël apparemment car les guirlandes sont encore présentes; le jour de l'an peut-être.

J'ai du faire une erreur car cette photo apparaît deux fois, mais je la laisse car c'est l'une des belles photos de ma louloute, et je ne me lasse pas de la regarder. Mon Dieu que le temps passe vite , comme dirait Klein on dit de lui qu'il s'égrène , s'écoule ou coule comme s'il était doué de plusieurs vitesses alors que bien sûr très prosaïquement il suit simplement son cours à vitesse constante, ces décalages ne sont que des impressions subjectives.On a un peu de mal à adhérer à cette logique quand vient le temps du souvenir, et l'on en vient à regretter de n'avoir pas été assez présent dans l'instant alors que nous aurions pu apporter un surcroît de vie à ces moments qui défilent et se défilent.On se rendrait presque coupable d'une certaine inertie et d'une discrétion trop grande, mais après tout cette attitude est attachante en ce qu'elle reflète une réalité qui exprime la vérité et que rien n'est surjoué.Ces instants-là sont des instants vrais, des instants vécus qui animent le passé de bien belles façons.

Situé à deux pas de Clamecy , le village de Dornecy est un beau village du Morvan et pour moi, d'autant plus beau , qu'il est le village de ma femme, là où elle vit le jour et grandit, où elle vécut son enfance et fit de nombreuses  farces de gamines en bonne compagnie.

La maison où habitaient la famille Roger était toute simple , mais suffisamment grande pour abriter une nombreuse fratrie. Maman Roger  eut droit à une médaille de la famille, on en donnait en ces temps-là aux mères de famille ayant eu une nombreuse progéniture. Et c'était  le cas.On était juste après  guerre , il fallait que la pays se repeuplât après la grande saignée des deux guerres mondiales.

Une vue de Dornecy, beau village de la Nièvre , à deux pas de Clamecy. Au fond, vu du café restaurant à l'angle, sur la petite place.

Ci-dessus: vue aérienne de Dornecy montrant le début de l'une des rues principales avec ses deux pilastres, vestiges historiques d'un lointain passé où le village était fortifié et, à côté, le lavoir avec son toit à quatre pans: plus loin, vue de la tour de l'église, un vénérable monument des XIIe et XIIIe siècles.

Jeannine Balleux près du lavoir de Dornecy.

Jeannine et moi ,lors de vacances passées à Tanay dans une belle location du pays tout proche de Dornecy, nous fîmes de belles randonnées en longeant le canal du Morvan ou en explorant les collines environnantes.Parfois l'on découvrait au détours d'un chemin de vieilles bâtisses dont on ne saurait dire si elles appartenaient à une ferme ou à un château,  un peu des deux en fait.Le tout restait imposant et souvent on ne voyait âme qui vive , la cour intérieure toute inondée de soleil était d'un silence peu ordinaire,pas une poule qui picore, pas un chien qui aboie, aucune présence humaine, l'endroit n'était pas accueillant,  dans ces cas là  nous ne restions guère longtemps car l'on se sentait comme des intrus ayant pénétré par mégarde dans un endroit intemporel, il s'en serait fallu de peu que les lieux ne devinssent inquiétants et presque menaçants.Nos pas n'eurent de cesse de rejoindre alors des endroits plus propices.