Ci-dessus: une petite fille rebelle aux bras croisés : Jeannine Roger.
A l'intention de Jeannine Balleux, née Roger, mon épouse, ma compagne, mon amour, mon amie.Un mot ou deux sur toi, sur nous, afin que la mémoire persiste et demeure.
Je t'adresse ces quelques mots en mémoire de toi et de nos belles années passées ensemble. A travers ce blog je souhaite faire revivre un peu du temps d'autrefois, quand nous marchions d'un pas assuré, côte à côte, dans une sorte d'insouciance heureuse, sans nous préoccuper des avenirs lointains. Sur cette photo, que tu avais retrouvée et que tu m'avais dit d'accrocher à la gauche de ton lit, on te voit petite fille au caractère déjà bien trempé, la seule des filles se tenant les bras croisés avec un air bien décidé.Une belle photo prise dans ton village natal qui s'appelle Dornecy, tout près de Clamecy, dans la Nièvre. Un vrai petit bijou de village où coule un petit ru prenant sa source tout près de ta maison et alimentant un beau lavoir fleuri qui subsiste toujours.Ton école se tenait à deux pas de chez toi, elle bordait l'un des côtés de la grande place aux platanes où se tenaient les jours de fêtes de grans mâts de cocagne appendus à leur sommet de saucissons destinés à être décrochés par les plus hardis et rapides des candidats à l'escalade.Tu m'as fait connaître le pays de ta naissance qui t'a vu grandir et je l'ai tout de suite aimé. Les douces courbes des collines du Morvan invitent à la promenade,et parfois,de chaque côté du chemin, ondulent de grands blés blonds qui semblent vous chuchoter à l'oreille de belles histoires d'amour.
Je suis bien triste bien sûr que tu sois partie si vite ,mais je crois que tu en avais assez de lutter constamment, chaque jour.
Comme tu me le disais tu avais quand même gagné 18 à 20 mois sur l'adversité et il t'en avait fallu de l'énergie et de la volonté pour faire comme si de rien n'était en continuant de mener une vie normale.Nous eumes nos dernières balades dans Paris dans le quartier St-Michel, où nous allions faire un peu de shopping, visiter quelques libraires, quelques boutiques pour touristes en ramenant qui une tour EIffel , qui des petits sujets amusants en résine, ou encore des boîtes en métal et de beaux carnets avec des sacrés coeurs et des arcs de triomphe sur le couvercle ou la couverture, une fois ce fut même un beau chapeau pour moi en feutre rouge,et que je porte toujours un peu ému par les souvenirs qu'il m'évoquent aussitôt.
Ci-dessus: Jeannine Balleux (née Roger) sur un fauteuil au jardin du Luxembourg, un endroit qu'elle affectionnait par-dessus tout et où nous avions eu souvent nos quartiers. Par les jours de beau temps nous faisions parfois une halte au petit chalet de bois, la buvette champêtre du Sénat, ou nous prenions des rafraîchissants et des glaces généreuses.
C'etait encore le temps du bonheur et nous aurions souhaité qu'il durât toujours, c'est pourquoi nous fûmes attentifs au présent immédiat en le goûtant d'une manière jalouse.Quand elle regardait cette photo elle me disait avec un petit sourire "Ici je joue les stars". Elle aimait bien la comédie et aurait aimé je crois monter sur les planches, une qualité de famille chez les Roger, certainement, car son neveu dont elle était fière, jouait et joue sur scène en tant que comédien de profession. Jeannine conservait précieusement dans ses photos quelques unes de Frédéric Roger en train de se produire.
Ici deux comédiens de la troupe jouant en extérieur en milieu naturel dans un décor des plus bucoliques.(A droite :Frédéric Roger)
Ma louloute, lors d'un anniversaire de la libération de Paris, s'habilla comme les femmes de cette époque avec des petites robes à fleurs et des socquettes blanches , sans oublier la coiffure étudiée; j'avais pris au passage quelques photos pour immortaliser ces instants magiques. En voici deux ou trois.Un petit épisode cocasse qui nous fit bien rire ,mais qui,en arrière-plan,était peut-être aussi un hommage rendu à un des membres de la famille Roger, un jeune héros de la résistance , fusillé au Mont-Valérien à l'âge de 18 ans, c'était un neveu de sa mère née Lydia Chartier, lui s'appelait André Marcel Lamarre dit "Redon" dans la résistance (1926-1944).La guerre cache en ses replis des cruautés sans nom.
Ci-dessous quelques photos de cet anniversaire de la libération de Paris, façon Jeannine Roger, épouse Balleux.
Jeannine sur le marchepied d'un blindé allié.
Jeannine Roger, épouse Balleux, près d'un camion de l'armée de libération.
Jeannine Roger, épouse Balleux, près d'une Citroën 11chevaux ,voiture symbole de l'époque.